Spiridons
Von Rosenschild Camille [Von Rosenschild Camille]À dix-huit ans, sans parents, ni diplôme, ni argent, Victor choisit sur un coup de tête de partir s’installer à Moscou. Le jeune homme, qui durant son enfance a appris le russe auprès d’un vieil émigré soviétique, voudrait vivre là-bas une aventure teintée de bohème. Hélas, sitôt arrivé dans ce pays où la violence du climat est l’égale de celle des hommes, il échappe de peu aux mains meurtrières d’une petite brute mafieuse.Comme il erre dans la ville sans papiers, son salut lui vient d’une rencontre avec Olga, vieille Tzigane énigmatique qui le sauve de la rue en lui proposant de l’héberger. Mais rien n’est gratuit : en échange du gîte, Victor devra s’acquitter chez elle d’un fastidieux travail de classement d’archives.Ainsi s’engage une cohabitation étrange entre le jeune homme et sa logeuse, cette drôle de femme qui parle toute seule, oblige son hôte à déchiffrer des documents mystérieux, lui interdit l’accès à certaines pièces, et meurt brutalement, une nuit de janvier, en lui laissant son encombrant cadavre sur les bras.Cette nuit-là, écœuré par la tournure sinistre que prend son existence, Victor ne voit d’autre solution que de rentrer en France…Or, en fouillant les pièces interdites, il découvre avec stupeur cinq locataires. Ils s’appellent Ferdinand, Soledad, Piotr, Anatoli Gueorguevitch et Viviane, et ne semblent pas décidés à le laisser partir. Et lorsque Victor les menace du poing, il ne parvient qu’à déclencher leur hilarité.A-t-on seulement peur de mourir ou d’avoir mal quand on est déjà mort ?Tels sont les Spiridons, ces âmes défuntes aux allures de vivants. Nul ne sait pourquoi ils reviennent sur Terre, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a toujours une raison.
Lorsque j’ai eu ce livre entre mes mains et que j’ai lu ; « Un jeune auteur nourri à l’œuvre de Tim Burton. », Je dois dire que cela m’a immédiatement mis l’eau à la bouche ! Et j’avais vraiment hâte de découvrir ce nouvel univers peuplé d’esprits errants, de meurtres étranges, le tout sur fond de croyances Tziganes. Et mon dieu quelle histoire !
Si le début m’a semblé un peu long à se mettre en place, je dois bien admettre que lorsque Victor entame enfin sa grande mission avec les spiridons j’ai été totalement happée par cette étonnante aventure. J’ai beaucoup ri, souri, sans compter que l’intrigue complétement abracadabrante m’a littéralement scotchée ! Mais qui sont les spiridons ? Comment et pourquoi Olga est elle morte ? Par qui ? Qui sont ces moines borgnes ? Pourquoi avoir choisi Victor ? Bref… je ne comprenais pas grand-chose et c’était un peu la folie…
Les personnages sont vraiment très intéressants, l’auteure a mis un point d’honneur à nous présenter Victor de manière à ce que l’on se sente nous même affecté par sa situation, les spiridons sont chacun à leur manière particulièrement bien décrits. Chacun doté d’une personnalité qui lui est propre, tous différents mais également très attachants. J’ai souri maintes et maintes fois lorsque je m’imaginai ces individus incapables de s’orienter dans l’espace dont les corps aussi légers que des ballons de baudruche et reliés entre eux grâce à un fil, s’entrechoquaient les uns aux autres. Totalement inaptes à opposer la moindre résistance. Les scènes sont tout bonnement effarantes à imaginer !
Le style de l’auteure est particulièrement agréable et fluide, c’est vraiment très bien écrit. Et ce récit bien que rocambolesque a su me toucher plus d’une fois durant ma lecture. La fin est tout aussi surprenante que le contenu et laisse envisager une suite encore plus grandiose et surnaturelle…
En bref : Une histoire d’un genre inclassable, beaucoup d’humour, une pointe de macabre, une aventure fantastique, des croyances extravagantes, des êtres hors du commun, de l’amour, beaucoup d’amitié, du courage… le tout baignant dans un univers hostile et dans lequel plane une menace latente et permanente… bref OUI du grand Tim Burton !
Fantastique, Haute littératureLe livre est écrit avec un excellent talent d'écrivain. Pour moi qui ne suis pas un adepte de littérature fantastique, j'ai simplement été emporté par la qualité de l'écriture.